Nous avons écrit précédemment l’intérêt que présente les actes notariés d’un point de vue historique.
Leur lecture apporte souvent des renseignements intéressants qui nous éclairent ou précisent des situations et des faits dont on ignore quelquefois l’exactitude.
Ainsi cet acte du 21 juin 1686 concernant la vente d’une parcelle de terrain par les religieuses de l’ancienne abbaye de Saint-Jean transférée à Royallieu. Il commence ainsi : « Furent présentes très haute et très illustre dame Madame Marguerite Henriette Gauthier de Rouanes abbesse de la royale abbaye de St Jean aux bois transférée à Royallieu » suivie des noms des religieuses composant cette communauté.
En effet la décision de vendre n’est pas prise par la seule dame abbesse, mais toute la communauté est appelée à se prononcer sur l’opportunité de cette cession. L’abbesse applique, peut-être sans le savoir, un des principes de la démocratie grecque qui veut que les décisions soient prises par l’assemblée générale des citoyens.
Ceci à l’avantage de nous faire connaître la composition de cette communauté dans sa totalité puisqu’il est précisé plus loin : « Toutes religieuses professes de ladite abbaye représentant toute la communauté ». En prenant connaissance de ces noms et signatures nous pouvons donc en déduire qu’à cet instant, 21 juin 1686, l’abbaye de Royalieu était composée de 26 religieuses.
Afin de mieux faire connaissance de ces dames, en voici la liste telle qu’elle figure au bas de l’acte.
Merci Robert, c’est en effet très instructif. On constate que la quasi totalité des 26 abbesses qui composaient la communauté religieuse de St Jean en 1686, est issue de la bourgeoisie et de la noblesse. C’était souvent le cas aux 17ème et 18ème siècles: pour les hommes, la carrière militaire et pour les femmes, l’engagement monastique.