Limites territoriales de la commune (3)

Le rattachement  de Vaudrampont, Saint Nicolas de Courson et Four d’en Haut à la commune de Saint Jean aux Bois revient en discussion en 1926 sur demande préfectorale. Alors que vingt ans plus tôt le conseil municipal, alors demandeur de ce rattachement, avait émis un avis favorable, c’est à un revirement total auquel nous assistons à ce moment puisqu’il est écrit dans la délibération du 1er octobre 1826 que :


Les susdits membres après avoir purement examiné sur les avantages ou désavantages que la commune aurait a cette réunion, ils ont reconnu qu’il ni aurait aucun avantage pour cette commune ; et connaissant le tort que ça ferait aux habitants de ces hameaux, à cause des avantages qu’ils ont de celle de Morienval, et qu’ils n’auraient pas en cette commune ;

En conséquence le conseil estime qu’il serai juste de les laisser telle qu’ils ont toujours été, s’en rapportant d’ailleurs quant à la commune de Saint Jean à la décision de l’autorité supérieure.


En 1827, les habitants de Vaudrampont demandent d’être rattachés à Saint Jean, demande qu’ils renouvelleront quelques temps plus tard auprès du ministre du commerce et des travaux publics :


Les soussignés BEAULIEUX Louis Joseph, François VIVERET, MAGNIANT Michel, CONTANT Nicolas, CONTANT Pierre, THUILLIER Jean Baptiste, BOUTANQUOI Jean Louis la veuve, et la fille CONTANT, tous huit formant la population du hameau de Vaudrampont, situé dans la forêt de Compiègne, dépendant de la commune de Morienval.

Les susdits habitants ont l’honneur d’exposer que leur hameau n’est qu’à seize cents mètres environ de la commune de St Jean aux Bois, tandis qu’il est à trois fois cette distance de Morienval.

Ils exposent en outre que dans les dégels, ils ne peuvent souvent aller audit Morienval, attendu qu’alors les chemins sont impraticables, au lieu que ceux de St Jean sont continuellement bons et d’un court trajet, leurs enfants ont été de tout temps à l’école dudit St Jean, et tous aux offices de ce même endroit. Des exemples même peuvent être cités que plusieurs baptêmes et inhumations ont été faits audit St Jean à défaut de pouvoir pratiquer les chemins dudit Morienval. Ces inconvénients sont encore augmentés par celui d’être de l’arrondissement de Senlis qui est à sept lieux de chez eux, éloignement qui leur cause de grandes gênes, ne peuvent faire dans un jour ce trajet et son retour, tandis qu’ils ne sont qu’à deux lieux et demie de Compiègne, où ils ont journellement des rapports, étant le lieu des marchés qu’ils fréquentent.

Les susdits exposants ont déjà demandé en 1827 à être réunis audit St Jean aux Bois. Ils osent donc espérer qu’on voudra bien prendre en considération cet exposé en les réunissant à cette dernière commune, ce qui leur procurerait un grand avantage.

En attendant cette faveur de votre humanité, ils ont l’honneur d’être avec un profond respect, Monsieur le Ministre, vos très obéissants serviteurs.

                                                                      Signé : BEAULIEUX


En 1828 c’est sur la demande que fait M. le ministre de la maison du roi de réunir ces trois hameaux à Saint Jean que le conseil municipal émet une délibération datée du 28 juin par laquelle il confirme les raisons évoquées deux ans plus tôt :


Les susdits membres après avoir mûrement examiné, ont reconnu tel qu’ils l’ont dit dans leur délibération du premier octobre 1826, qu’ils ne connaissaient aucun avantage pour la commune à cette réunion ; et qu’au contraire, ça leur donnerait une lieu et 1/2 de chemin de plus à réparer, tant sur le chemin d’Orrouy, que sur celui de Villers Cotterêts, et que ça triplerait au moins les réparations qu’ils auraient à faire sans cette réunion, attendu qu’ils n’usent pas de ces chemins là n’ayant aucune communication avec ces communes, qu’en conséquence ils estiment qu’il serait juste de le laisser tel qu’ils sont, sans rapporter d’ailleurs à la justice et aux lumières des autorités supérieures.


Le maire de Morienval adresse à son collègue de Saint Jean une brève mais tranchée missive :


La majeure partie des habitants des hameaux ont manifesté l’intention de rester à la commune de Morienval.

Le conseil a délibéré à l’unanimité qu’il ne serait pas extrait de la dite commune.

            J’ai l’honneur d’être….


Le 30 octobre 1826 est terminé sur le terrain le tableau d’assemblage du plan cadastral parcellaire de la commune de Saint-Jean-aux-Bois. Le 21 avril 1827, le conseil municipal est convoqué pour s’occuper des opérations cadastrales qui lui sont confiées.

 

Le plan cadastral qui arrête les limites de la commune se présente ainsi.

 

P1050081

à suivre


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