La corniche (2)

Si, à l’intérieur de l’église, la sculpture est exclusivement végétale, par contre, au dehors, les imagiers ont pu déployer leur originalité dans l’interprétation de la figure humaine ; ils l’ont fait à la corniche et à la naissance des sourcils d’encadrement des fenêtres.

 

 

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A la corniche évidée de niches jumelles, nous constatons une très grande variété de masques dont l’expression vigoureuse implique une connaissance très approfondie de la figure humaine. La sculpture en est large, mais avec une conception très sûre des masses et une précision remarquable dans la proportion des creux et des reliefs.


 

C’est ainsi qu’au transept nord voisinent deux têtes d’expression bien différente. Dans l’une, le calme de la physionomie et le dédain d’un regard oblique ont été obtenus par un minimum de modelé ; dans l’autre, qui lui est contiguë, c’est au contraire le heurté du travail qui a produit cette face grimaçante et tourmentée ; la saillie des pommettes, les sillons du front, les yeux ronds et exorbités, percés d’un trou en leur centre, la bouche démesurément fendue entre deux lèvres énormes, le menton petit et en galoche ; tout cet ensemble produit autre chose qu’une impression de grotesque ; il y a là une déformation voulue, étudiée.

 

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Nous ne pouvons décrire tous les corbeaux sculptés ; nous préférons donner la reproduction des plus caractéristiques ; toutefois nous signalerons une tête de femme, couverte d’un pan d’étoffe, le cou serré dans une mentonnière ou une guimpe. C’est la coiffure en voile du XIIIe siècle, qui, sur les sceaux apparaît en 1224.

 

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Au transept sud et au mur voisin de l’abside, parmi les têtes joufflues, une femme sourit malicieusement ; un homme arrondit et effile sa bouche pour siffler ; son effort se traduit par un intense plissement du front.


A la nef, il est aisé de se convaincre que ce ne sont pas les mêmes artistes qui ont été appelés à travailler. Les figures sont beaucoup moins expressives, d’un faire plus lâché et de proportions moindres. L’effet est moins heureux.

 

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Enfin, au nord de l’abside, à la corniche qui porte les grosses fleurs épanouies, trois corbeaux seulement, sur onze, sont rehaussés de petites figures de médiocre valeur.

 

Source : Extrait de “L’abbaye de Saint Jean aux Bois” d’André Philippe.


2 réflexions sur “La corniche (2)”

  1. jean-pierre Leboeuf

    comme à l’habitude, de trés jolis photos des animaux qui font partie de la forêt et de notre village, excellente journée Jean-Pierre

    1. niddanslaverdure

      C’est une chance d’avoir pu les photographier à ce moment..

      Très bonne journée à toi aussi. 

      Robert

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