Saint Jean aux Bois comme bon nombre d’autres villages et villes a sa patronne ; elle se nomme Sainte Euphrosine. Elle a sa légende qu’il est indispensable de vous conter si vous voulez savoir pourquoi elle est devenue “Sainte patronne” de notre village.
Les dessins sont d’Anita Travadel qui nous a aimablement autorisé à les reproduire. Nous la remercions vivement.
Sainte Euphrosine
Patronne de Saint Jean aux Bois
Extrait de « l’histoire du duché de Valois » Tome 1er – Livre 3e « Les origines de l’abbaye de St Jean aux Bois » de Claude Carlier.
La première abbesse à qui le gouvernement de S. Jean-au-Bois fut confié, se nommait Rosceline.
Elle eut beaucoup de part à un événement mémorable, qui rendit la communauté célèbre dès sa première origine ; elle trouva le moyen de fixer dans son Abbaye les Reliques de Sainte Euphrosine, que le Roi Louis VII avait apportées de Terre-Sainte.
Le culte de Sainte-Euphrosine commençait à s’étendre en France, tant à cause des circonstances merveilleuses de la vie de cette Sainte, qu’à cause de la dignité du prince qui l’avait établi.
Sainte Euphrosine prit naissance à Alexandrie, vers l’an de Jésus Christ 413. Son père nommé Paphnuce, présida lui-même à son éducation. Dès qu’Euphrosine eut atteint l’âge d’être mariée, plusieurs jeunes gens la demandèrent. Elle avait alors pris la résolution de mener la vie solitaire ; mais la crainte qu’elle avait de déclarer ses sentiments à son père, homme entier & absolu, qui ne voulait trouver aucune résistance à l’accomplissement de ses volontés, l’obligea de garder un profond silence sur ses dessins.
Euphrosine voyant approcher le moment où son père avait résolu de l’engager dans les liens du mariage, se coupa les cheveux, prit un habit d’homme, & alla se présenter à l’Abbé Théodose, pour être reçue au nombre de ses moines. L’abbé lui permit de prendre l’habit de l’Ordre, & lui donna le nom de Smaragde. La Sainte prit le parti de déguiser son sexe, parce qu’en entrant dans un Monastère de filles, il ne lui aurait pas été possible de se soustraire aux recherches de son père.
Smaragde soutint les épreuves du noviciat avec la plus grande ferveur. On l’admit à faire profession. Comme le changement d’habit ne changeait pas son sexe, Euphrosine conçut de justes scrupules de passer sa vie, quoiqu’inconnue, au milieu d’une communauté d’hommes. Elle demanda à l’Abbé Théodose la permission de mener la vie de reclus, ce qui lui fut accordé. Elle soutint ce genre de vie pendant trente-huit ans, avec une patience toujours égale.
Arrivée à ce terme, elle fut attaquée d’une maladie mortelle. Paphnuce vivait encore. Il avait toujours présent à l’esprit le souvenir de sa fille qu’il croyait décédée ; trente-huit années n’avaient pas encore adouci en lui les regrets de sa perte. Euphrosine conçut le dessein de donner à son père, le spectacle attendrissant de se faire connaître. On averti Paphnuse, qui se rendit au reclusoir & reconnut sa fille. La double situation d’une fille mourante, qui revoit son père après une absence de trente-huit ans, & d’un père qui retrouve une fille chérie qu’il croyait perdue, pour la perdre dans quelques moments sans espérances d’aucun retour, se conçoit mieux qu’elle ne peut s’exprimer.
Paphnuse, après la mort d’Euphrosine, imita son sacrifice. Il prit l’habit de Religion, & mourut dans le même Monastère où sa fille avait fait profession.
(à suivre)
Et, en plus, il la retrouve dans une communauté de moines.
Tu parles d’une vie et pour la fille et pour le père. Mais je crois qu’il y a toujours des humains avec qui tu ne peux pas parler. Cela me fait penser à moi par rapport au métier choisi par notre
N° 2.
Même si l’histoire est arrangée il le faut bien pour en faire une légende. C’est le propre de légendes que de faire aussi des entorses à la réalité.