Saint Jean aux Bois possédait un moulin datant du XIIe siècle environ, c’est-à-dire contemporain de l’abbaye. Bénéficiant de l’apport des eaux des rus des planchettes et de Saint Nicolas, que nous avons précédemment vu serpenter dans la forêt, il fut longtemps la seule construction hors de l’enceinte de l’abbaye.
Avant la révolution les moulins appartenaient soit à un seigneur, soit à une communauté religieuse. Celui de St Jean appartenait à l’abbaye. C’était alors un moulin dit “banal” et les sujets qui formaient le ban étaient tenus de faire moudre leur grain à ce moulin. Les baux qui sont signés à partir de 1680 entre les religieux et les locataires contiennent une clause précisant cette obligation.
Le bail du meunier, 3, 6 ou 9 ans, lui imposait de régler son loyer partie en argent, partie en nature (poisson, volailles, beurre, œufs, etc.) D’autres fois il devait verser une part de son droit de mouture.
Le moulin de St Jean avait un rendement modeste. Avec deux ouvriers il produisait en moyenne 1800 hectolitres de farine annuellement.
Les deux rus se rejoignaient face au moulin et formaient un petit étang qui lui servait de réserve d’eau mais insuffisante pour lui permettre de fonctionner au-delà de six heures par jour.
Contrairement à de nombreux moulins à eau, la chute de celui-ci ne se situait pas à l’extérieur du bâtiment, mais à l’intérieur. C’est pourquoi celui qui ne connaissait pas cette particularité ne pouvait imaginer, vu de l’extérieur, que cette bâtisse fut un moulin. C’est ce qui explique peut-être qu’à l’inverse de la porte de l’abbaye, de l’église ou de la porte de la ferme, le moulin qui n’avait pas l’allure des autres moulins tels qu’on a l’habitude de les voir (le bâtiment, la roue et le ruisseau qui la fait tourner) n’ait jamais été croqué. Même plus près de nous, alors que nous trouvons des photos de Saint Jean datées du début du XXe siècle, nous n’en trouvons aucune qui reproduise le moulin.
La chute d’eau, qui existe toujours, entrainait d’après le récit d’un témoin des années 1850, “une roue de quatre mètres et demie de diamètre avec des meules de près de deux mètres. Une chaine à godets transportait la farine dans la bluterie située à l’étage. On y avait adjoint un petit moulin à huile“.
Ce moulin fonctionna jusqu’au début des années 1890, bien que depuis quelques temps une boulangerie ait reléguée au second rang ce qui pendant des siècles avait été son activité principale. Les habitants abandonnaient progressivement la fabrication de leur pain.
Eh, vous ne nous avez jamais emmenés au moulin ! Bien sûr, s’il faut entrer pour savoir, il ne doit pas y avois beaucoup de photos. Mais des croqis, lorsque les seigneurs se faisaient
faire l’inventaire, en as-tu trouvés ?
Bonne journée et bises
Non nous n’avons jamais été au moulin. Il fallait savoir que c’était comme cela. Je ne l’ai découvert que plus tard. Figure toi que lorsque nous avons fait une journée porte ouverte en 2005, il y
avait des habitants du village, nés dans le pays, qui n’avaient jamais vu la chute d’eau. C’est pour dire.
Quant aux archives, il n’y a rien sur le moulin à part les baux de location à partir de 1690, mais il n’y a aucun dessin ou croquis.
Je vois que l’ordi refonctionne.
Bises et bonne journée.