Les baux de Saint-Jean-aux-Bois

 

Ce bail de la ferme est signé par le révérend père Nicolas Lecomte, prêtre religieux et procureur conventuel de l’abbaye au nom de la communauté des religieux prieurs. Il est cédé « à titre de loyer et prix d’argent pour le temps terme et espace de neuf années entières et consécutives ».

 

Ce bail, comme tous ceux qui seront signés par la suite a, outre le fait qu’il précise l’état des biens loué et les conditions financières et matérielles qui conditionne la location, le mérite d’apporter des indications précieuses sur l’état des lieux à cette époque.

 

Une portion de phrase nous donne à pense que ce bail qui concerne la ferme, fut le premier concernant ce lot. « Les terres ci-après dépendant de ladite ferme et dont lesdits religieux jouissent à présent… ». Cependant, une autre portion de phrase nous laisse penser que d’autres beaux existaient déjà concernant certaines parcelles : « une autre pièce de neuf arpents de terre ou environ sise devant la croix tenant d’un côté à la forêt du côté de la Muette d’autres aux terres que tiennent les locataires d’un bout à la plaine de ladite croix et d’autre à ladite forêt ». Ceci étant confirmé au détour d’une autre phrase : « Trois arpents ou environ le long de la haie du chemin qui conduit à Pierrefonds tenant d’un côté à ladite haie d’autre aux prés des locataires ».

Les baux de Saint-Jean-aux-Bois

Rappelons que la croix dont il est ici question se trouvait à l’époque juste à l’embranchement du chemin des Plaideurs et ce que nous nommons aujourd’hui la rue des Meuniers. Elle fut déplacée ultérieurement au carrefour Saint-Jean, là où elle se trouve toujours.

 

Une autre portion de phrase nous laisse penser qu’en 1692 le pont-levis existait encore : « …une pièce de terre contenant sept à huit arpents ou environ qui est au-devant du pont-levis appelé ordinairement le Clos ». 

Les baux de Saint-Jean-aux-Bois

Nous trouvons confirmation de la présence du pont-levis dans le renouvellement du bail au même Perdu en 1699. Par contre dans celui de 1704 la phrase est modifiée pour devenir : « consistant en huit arpents de terre étant audit nom de l’endroit où était ci-devant le pont-levis de ladite abbaye appelé ordinairement le Clos ».

Les baux de Saint-Jean-aux-Bois

Nous pouvons en déduire que le pont-levis disparu entre 1699 et 1704.

 

Nous pouvons même affirmer qu’il fut remplacé par un pont de planches et qu’une porte à double battants fermait l’entrée de l’abbaye, comme le confirme le bail de 1720 dans lequel nous lisons : « qu’il entretiendra le pont de planches et de mêmes réparations, et qu’il fera raccommoder les cy deux portes par où passeront les charrois en cas qu’elles soient endommagées par lui ou par ses gens, ».

 

Le bail précise que le : « preneur audit titre et pour ledit temps de toute la maison et ferme de la basse cour de ladite abbaye dudit St Jean aux Bois ainsi que tous les bâtiments de ladite maison et ferme s’étendant et comportant en tout ainsi qu’en jouissent présentement lesdits religieux » avec toutefois : « à la réserve de l’étable à bœufs dans laquelle ledit preneur sera tenu du souffrir que les habitants qui demeurent dans ladite basse cour et qui n’ont point d’étable pour mettre leurs vaches, de les pouvoir mettre dans ladite étable à bœufs jusqu’auquel leur en est été fait autre sans néanmoins que cela puisse porter aucun préjudice audit preneur ».

Les baux de Saint-Jean-aux-Bois

Le bail précise ensuite les conditions par lesquelles le preneur sera tenu d’entretenir les terres qui lui sont affermées.

 

Le présent bail était fait en paiement d’une somme de cent cinquante livres d’argent que le preneur s’obligeait de verser pour le temps des neuf années, payable « en deux termes et paiements égaux, moitié au jour de Noël prochain et l’autre moitié au jour de Pâques de l’année suivante et ainsi continuer jusqu’en fin du présent bail ». La jouissance de celui-ci était effective au jour de la signature.

 

Comme nous l’avons souligné : « ledit preneur promet aussi de charrier avec six chevaux et charrettes à ses frais et dépens par chacune desdites années la quantité de douze pièces de vin ou d’autres choses jusqu’à deux lieux de ladite maison ».

Les baux de Saint-Jean-aux-Bois

à suivre…

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