Du côté des anciennes familles

On a quelquefois tendance à considérer que des anciennes familles qui ont fait pendant des siècles ce que Saint-Jean est devenu, bien peu subsistent de nos jours.

 

Pourtant, parmi les quelques noms de famille qui subsistent, il en est un qui nous est encore connu. C’est celui de Boutanquoi.

 

Et voyez comment, une branche de cette famille, si présente pendant des lustres, notamment à La Brévière, a pu se retrouver avec des descendants, ne portant pas le même nom par le jeu des alliances, loin de son pays d’origine.

 

C’est Monsieur Etienne, fidèle lecteur qui nous en apporte la démonstration à travers l’histoire de sa grand mère Aurélie Boutanquoi.

 

 

Ma grand’mère de Saint-Jean

 

Aurélie Boutanquoi naquit en 1881 au hameau de La Brévière. Ses parents, nés à Saint-Jean, Théodore en 1849 et Marie Louise Joséphine (née Taille) en 1847 (1), avaient déjà deux filles, Esther (née en 1872) et Camille (née en 1874) ; plus tard, en 1883, naquit un garçon, Théodore. Le père, bûcheron puis galochier, devint garde particulier. A leur mariage, son épouse était couturière.

 

En 1890, toute la famille quitta Saint-Jean-aux-Bois pour habiter Villequier (Seine-Inférieure) (2) où le père avait trouvé  un emploi de garde particulier.

 

Aurélie épousa en 1902 Raoul Leclerc, né en 1878, fils et petit-fils de pilotes de Seine (3). Les témoins de la mariée étaient son oncle, François Boutanquoi, âgé de 68 ans, manouvrier à Senlis et  son cousin, Paul Tourneur, âgé de 43 ans, bûcheron, tous deux nés à Saint-Jean-aux-Bois.

 

Camille se maria en 1906 ; Esther, restée célibataire, suivit ses parents quand ceux-ci, plus tard, retournèrent vivre à Saint-Jean-aux-Bois jusqu’à leur décès (en 1926 pour Marie Louise, en 1929 pour Théodore). Esther quitta Saint-Jean et sa région vers 1943.

 

Aurélie et Raoul habitèrent Rouen ou ses alentours et eurent trois enfants (deux filles nées en 1903 et 1909 et un garçon né en 1913).

 

Louis, employé puis gardien-chef du Musée de Peinture et de Céramique de Rouen (4), y habita avec sa famille (5). Il fut mobilisé durant la guerre de 1914-1918 et décéda en 1943 à l’âge de 65 ans au Mesnil-Esnard (près de Rouen).

 

Après la seconde guerre mondiale (1939-1945), Aurélie quitta la maison du Mesnil-Esnard (“Les iris”) pour s’installer à Villequier ; elle décéda à Caudebec-en-Caux en 1964  à l’âge de 83 ans.

 

Actuellement, ses descendants vivent tous en Haute-Normandie.

 

Patrice ETIENNE

Du côté des anciennes familles

(1) : Aucune photo ne peut être attribuée avec certitude à Marie Louise Joséphine (prénommée Héloïse dans certains actes)

(2) : Villequier (Seine-Inférieure, maintenant Seine-Maritime): village tragiquement célèbre où, en 1843, Léopoldine, fille de Victor Hugo, son mari, son oncle et son neveu se noyèrent au cours d' une promenade en canot sur la Seine.

(3) : Les pilotes de Seine embarquent sur les navires et les guident entre Le Havre et Rouen. Le changement de pilote s'effectuait à Villequier jusqu' en 1984 (à Caudebec-en-Caux depuis).

(4) : Actuel Musée des Beaux-Arts

(5) : Voir article du 16 octobre 2014: "Que le monde est petit !" à l' adresse: http://www.niddanslaverdure.fr/2014/10/que-le-monde-est-petit.html

Ci-contre : Théodore Boutanquoi garde particulier

Aurélie Boutanquoi, son époux et son père Théodore Boutanquoi à la Brévière en 1927

Aurélie Boutanquoi, son époux et son père Théodore Boutanquoi à la Brévière en 1927

Théodore Boutanquoi, sa fille Esther et le fils d' Aurélie à la Brévière en 1927

Théodore Boutanquoi, sa fille Esther et le fils d' Aurélie à la Brévière en 1927

Esther Boutanquoi et les deux filles d'Aurélie à La Brévière en 1936.

Esther Boutanquoi et les deux filles d'Aurélie à La Brévière en 1936.

Le même lieu 80 ans plus tard.

Le même lieu 80 ans plus tard.

En guise d’anecdote : Huguette Billoré se souvient très bien d’Esther (aussi appelée Estelle) ; elle raconte même que le jour de son mariage, en 1942, se retrouvant treize à table Esther fit la quatorzième.

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