Recensement de 1926 (suite)

Recensement de 1926 (suite)
Recensement de 1926 (suite)

Petit ajout anecdotique.

 

Vous remarquez, parmi les professions féminines, deux ouvrières en houppes. De quoi s’agit-il ?

 

Durant la guerre de 1914-1918, les femmes qui avaient largement participé à la victoire, démontrant, entre autre, leurs capacités à exercer des métiers jusqu’alors réservés aux hommes, avaient aux lendemains du conflit contraint le « sexe dit fort » à reconnaître cette nouvelle situation et les dirigeants du pays, de ce fait, à leur accorder un certain nombre de droits dont elles n’avaient jamais disposés jusqu’alors.

 

Leur émancipation était en marche, et même s’il restait beaucoup à faire, elle était là et rien ne pourrait à présent l’arrêter.

 

Sans entrer dans le détail de ce qui avait été obtenu, il est un aspect non négligeable même s’il n’est pas des plus importants, dont les femmes s’étaient libérées ; celui de leur allure vestimentaire. Fini les robes longues et sombres de leurs mères et grands mères, des chignons et autres colifichets sévères qui donnait à une femme de cinquante ans l’allure d’une quasiment vieille personne. La mode était en marche.

 

Le maquillage transformait les visages et leur donnait des airs jusqu’à présent ignorés.

 

Presque toutes les femmes se mirent à posséder dans leur sac un petit poudrier, avec une petite glace au fond du couvercle, et dans l’autre partie du boîtier, recouvert d’un petit tamis, de la poudre de riz, que les femmes, en cas de besoin, pouvait se passer sur le visage à l’aide d’une houppette faite de duvet de plume.

 

Léa Deneuvemaison, communément appelé Mademoiselle Léa, personnage très respecté au pays qui habitait au 3 chemin du Ru, s’était lancé dans la confection de ces houpettes*.

 

L’affaire semblait bien marcher puisque trois femmes du village en plus d’elle-même, furent occupées à ce travail. Blanche Berganzo, alors jeune mariée (nom de jeune fille Langelez), et les deux sœurs Warin, Georgette et Ernestine, puis Georgette s’étant marié remplacée par Rachel Bruiant. Blanche Berganzo abandonna le métier par la suite.

 

Je me souviens que Blanche nous racontait que tous les vendredi ou samedi, elle partait à pied poussant une brouette devant elle en direction de la gare de Pierrefonds, qui était encore en activité à cette époque, emplie de la production de la semaine et qu’elle en revenait chargée des matériaux nécessaires à la fabrication des houpettes qui seront livrées de la même manière la semaine suivante.

 

Cette petite entreprise fonctionna ainsi durant une dizaine d’année.

 

* En ce temps beaucoup de petits travaux étaient effectués ainsi à domicile pour le compte d’entreprises importantes. Pour la majorité des femmes cela restait un travail d’appoint, mal payé, et qui s’effectuait en plus des nombreuses tâches quotidiennes. Bien souvent, les enfants, les devoirs terminés, étaient appelés à y participer. J’en parle pour l’avoir vécu.

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