Durant près de 90 ans, le budget de la commune a comporté, au chapitre « Dépenses », une ligne intitulée : « Supplément de traitement au desservant ». A quoi cette dépense correspondait-elle ?
Le 4 mai 1815 paraît le décret d’application du décret du 15 mars 1814 et de l’ordonnance du 6 novembre de la même année qui élève à deux cents francs le supplément de traitement accordé aux desservants chargés, en raison du défaut de prêtres, du service de deux succursales.
Cette ordonnance du roi dispose dans son article 1er : «Un supplément de traitement de 200 francs par an sera payé, à compter du 1er janvier 1814, à chaque desservant que son évêque aura chargé provisoirement du service de deux succursales à défaut de desservant en exercice dans l’une d’elle, et ce autant que durera le double service.»
Saint-Jean, privé de desservant depuis le départ du curé Collas dix ans plus tôt, se trouvait donc dans le cas prévu par l’ordonnance.
Bien que l’article 2 précise : « Ce supplément sera imputé sur les crédits ouverts au ministre secrétaire d’état de l’intérieur pour les dépenses du clergé. », ce supplément sera inscrit au budget de la commune en 1817 au Titre II Dépenses ordinaires, chapitre III Culte, une ligne : Supplément de traitement qui en 1817 sera de 300 francs, somme accordée par le préfet, puis en 1818 de 193,83 francs. Plus aucune somme n’est inscrite à cette ligne dans les budgets suivants, jusqu’en 1833.
Disons d’amblée que si le préfet faisait inscrire cette somme au budget communal, dans la réa-lité les faibles ressources de la commune ne lui permettaient pas d’ho-norer cette dépense.
Il figure dans les archives communales deux listes de sous-cription, l’une de 1818, l’autre de 1822 intitulées : « Liste des habitants de la com-mune de St Jean aux Bois qui se cotisent pour faire un traitement au desservant ». Est-ce ainsi que le supplément de traitement sera assuré jusqu’en 1832 ? Nous l’ignorons mais il est possible de l’ima-giner au vu de ces deux listes.
Toujours est-il qu’en 1832, le conseil municipal décide de prendre en charge, au compte de la commune, le traitement du desservant. Le conseil municipal en date du 2 décembre 1832 « décide de fixer un supplément de traitement au desservant de la commune » et vote à cet effet une somme de 200 francs.
Le préfet ne donne pas suite à cette délibération pour plusieurs raisons : «1° parce que la commune n’a pas de fonds suffisants, 2° Parce que le conseil n’était pas en nombre suffisant pour prendre cette délibération (5 conseillers sur 10) et 3° parce que les plus hauts cotisés n’ont pas été appelé pour concourir avec le conseil municipal au vote de l’imposition nécessaire pour couvrir le supplément de traitement au curé.»
à suivre …