Sur ses deux murs latéraux, le chœur de l’abbatiale de Saint-Jean présente quatre fenêtres garnies chacune de grisailles.
Les grisailles pures, dont nous n’avons d’exemple qu’au commencement du XIIIe siècle, devaient cependant exister avant cette époque, car le desssin de celles que nous possédons accuse la trace de traditions entérieures au XIIe siècle. (Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, Tome IX, par Viollet-le-Duc)
Il est pris comme exemple une grisaille qui provient de l’égise abbatiale de Saint-Jean-aux-Bois, complètement dépourvue de verres colorés et qui date de 1230 environ, bien qu’elle conserve encore, surtout dans sa bordure, le caractère de dessin du XIIe siècle.(Figure 39, pages 451 et 452)
Si nous cherchons aujourd’hui de quel vitrail a été extrait ce relevé, nous avons bien du mal à le faire. Seul celui du fond du côté droit s’en approche le plus. Il faut dire que l’ouvrage de référence a été édité en 1868, date de l’année de restauration des vitraux. On peut penser que le relevé a été fait avant celle-ci. Ce relevé a-t-il respecté l’ordre du vitrail primitif ? Le remontage de 1955 n’a-t-il pas aussi contribué à certaines modifications ? Difficile de répondre à ces questions.
De plus l’encrassement de ce vitrail est tel qu’il n’en favorise pas un examen attentif.
Les diverses réparations intervenues au fil du temps ont également contribuées à modifier sensiblement l’aspect de ces grisailles.
L’exemple le plus caractéristiques en est donné par le premier vitrail du côté gauche. En l’examinant nous nous aperçevons, en partant du bas, que les parties gauche des trois premièrs motifs n’ont rien à voir avec ceux de la partie supérieure du vitrail. De même la partie centrale du deuxième motif n’a rien à voir non plus avec celles qui l’entourent. Comme si le restaurateur de l’époque avait pris le premier vitrage qui lui tombait sous la main et dont les dimenssions correspondaient à celui qu’il devait remplacer.
C’est ce que souligne André Philippe lorsqu’il écrit : “Les quatre fenêtres latérales furent, très certainement dès l’origine, garnies de vitraux en grisaille, dont on voit aujourd’hui encore, des restes plus ou moins importants. Ces vitres ont été déplacées, endommagées et remaniées ; l’une des fenêtres présente deux dessins différents“.
C’est ce que nous écrivons plus haut. Le texte d’A. Philippe datant de 1930, cette situation ne date donc pas d’hier.
à suivre…