Le vitrail (4)

 

Le mobilier est réduit. Dans la Cène les convives sont assis devant une table rectangulaire étroite, couverte d’une nappe à dessin losangé portant un point au milieu de chaque losange et retombant en plis par devant. C’est un type courant dans les représentations de festins au Moyen-Âge. Sur la table dont posées deux hanaps à couvercle et un couteau comparable à ceux dont nous nous servons encore. Le poisson est servi dans un plat rond.

 

La-Ce-ne-copie-1.jpg


Jésus pose les pieds sur un escabeau recouvert d’un tapis, meuble qui était réservé aux personnages de qualité.

 

Le Tombeau dans lequel on dépose le corps du Christ est une auge de pierre, dont les côtés sont ornés d’une arcature ; le dessin est celui, très simplifié, des monuments analogues du XIIe et du XIIIe siècle.

 

Le plat des livres que porte Pierre paraissent être des ais de bois recouverts d’ornements.

 

Décors 1De-cors-2.jpgLe décor est simple et conventionnel. Le plein air est indiqué par la présence d’arbres qui consistent en un tronc épais terminé par un bouquet de trois larges feuilles épanoui en trèfle.

 

Les intérieurs sont surmontés d’une toiture à écailles losangées (La Cène) ou présentent des portes et des fenêtres (Jésus et les Pharisiens) ; la grotte du Sépulcre consiste en un linteau irrégulier porté par trois colonnes torses à chapiteaux ornés de crochets, on aperçoit, en arrière-plan, la muraille maçonnée de Jérusalem, couronnée de créneaux et flanquée de tours.

 

Les joints verticaux de l’appareil simulé sont doublés, comme dans la décoration peinte des édifices du XIIIe siècle.

 

En résumé, l’ensemble du colori est agréable, sans heurts. Les tableaux sont de valeur inégale. La Cène, l’Apparition du Christ à Marie-Madeleine, les Disciples d’Emmaüs et l’Ascension sont d’une conception et d’un art supérieurs à ceux des autres médaillons.

 

Les quelques maladresses dont souffre le dessin des extrémités, mains ou pieds, disparaissent dans une composition généralement bonne, à côté d’une recherche louable dans le mouvement des draperies.

 

L’abandon du nu sous les étoffes, la vie dans des gestes d’une note juste, le réalisme des attitudes dramatique sans exagération, ainsi que les caractères archéologiques et les comparaisons qu’il nous a été donné de faire, nous permettent d’assigner comme date à cette verrière le troisième quart du treizième siècle.

 

L’essentiel de cette étude repose sur les écrits d’André Philippe, archiviste paléographe, dans son livre “L’Abbaye de Saint-Jean-aux-Bois”, édité en 1931 par la Société Historique de Compiègne. 

Retour en haut