Au cours de la discussion, quelques membres contestent l’utilité de cette acquisition, étant donné qu’il existe déjà un chemin entre le G.C. 85 et la grande cour et pensent que la construction du futur chemin engagera la commune dans de nouvelles dépenses. M. l’ingénieur répond qu’en effet, si cette voie n’est pas de première nécessité, néanmoins elle constitue une amélioration pour la voirie communale en établissant un passage direct entre la grande cour et le chemin du Parquet, et un commencement d’exécution de plan d’aménagement que le précédent conseil a établi et accepté. Il indique également la possibilité de faire dévier ce chemin sur la propriété de Mme veuve Contant si celle-ci consent à céder à la commune une légère partie de son terrain.
Quant à la dépense future envisagée, il informe les membres présents que par suite de l’augmentation des prestations et leur affectation totale aux dépenses du budget vicinal, elle ne peut-être très élevée et ne peut constituer une charge pour la commune.
Le conseil, après avoir remercié M. Larmuzeaux de ses explications claires et détaillées, décide, en principe, l’acquisition de la propriété Dhuicq cadastrée n° 91p, 92, 93, 94p, d’une contenance totale d’environ 4 ares 87, sous réserve 1° de pouvoir trouver un entrepreneur ou un particulier voulant bien se charger gratuitement de la démolition de l’immeuble en réservant seulement pour la commune les matériaux pouvant servir à la construction du chemin, 2° d’obtenir la propriété de M. Dhuicq Albert pour le prix maximum de 5000f.
Il invite le maire à poursuivre les pourparlers avec les propriétaires sur le chiffre de 5000f et à réunir la commission des bâtiments pour rédiger les conditions établies entre la commune et l’entrepreneur éventuel voulant bien se charger de la démolition de l’immeuble.
Cette acquisition devant s’élever à la somme maximum de 6500f sera réglée en partie pour 3200f au moyen des fonds devenus inutiles et prélevés sur les art. 27, 32, 34 et 54 du budget primitif 1930 et pour le reste, soit 3500 à 4000f, au moyen d’une avance contractée par un particulier et remboursable en un ou deux ans »1.
C’est le conseil du 30 mars 1930 qui conclura définitivement cette affaire :
« Attendu que l’acquisition de l’immeuble Dhuicq et du reliquat de dommages de guerre afférent pour le prix global de 5500f est une affaire très avantageuse pour la commune,
Considérant que l’ouverture d’une voie urbaine entre la grande cour et le chemin du Parquet est d’une utilité incontestable pour les habitants de la grande cour qui n’ont actuellement qu’une sortie par le pont de la vieille porte,
Que l’acquisition pourra se faire sans recourir au vote de centimes additionnels, Autorise M. le maire à remplir les formalités pour l’acquisition, par la commune, de l’immeuble dans les conditions énoncées ci-dessus et demande à M. le Préfet,
L’approbation de la présente délibération,
De déclarer d’utilité publique l’acquisition de l’immeuble Dhuicq en vue de la création d’une voie urbaine prévue au plan d’aménagement et d’embellissement,
D’autoriser le remploi de dommages immobiliers acquis pour tous les travaux d’utilité communale,
Et, attendu que le prix de vente de l’immeuble n’excède pas 1500f, sollicite l’exemption des formalités de purge légale d’hypothèque ».
Dès lors les choses allèrent très vite, jusqu’à la mise en service de la nouvelle voie.
Le Préfet approuve la délibération le 26 mars et par un arrêté du 10 mai 1930 déclare cette opération d’utilité publique.
Après les diverses formalités d’usage, la vente a lieu en l’étude de Me Chereau, notaire à Compiègne, le mercredi 13 août 1930.
Dès le 1er juin 1930 le Conseil charge le maire de s’adresser aux différents entrepreneurs pour l’établissement des divers devis ; l’ancien bâtiment est alors démoli.
Le 20 décembre 1931, le Conseil décide de vendre le surplus de terrain provenant de la vente Dhuicq (292 m2), après percement de la nouvelle voie entre la Grande Cour et la route du Parquet. Cette vente aux enchères publiques a lieu le dimanche 7 août 1932 à 16 heures.
Nous n’avons pas la date très précise de la mise en service de cette voie mais elle a lieu vraisemblablement dans le courant de l’année 1932.
1 Copie du procès-verbal du conseil