Dès 1849, la toute jeune deuxième République par la voix de son ministre de l’instruction publique, recommandait aux com-munes rurales la création de bibliothèques. La circulaire préfectorale du 7 février 1849 adressée aux maires en explique l’intérêt.
Cette recommandation ne trouva, alors, aucun écho à Saint-Jean. Il faudra attendre un peu plus de treize années, pour que le conseil municipal s’empare de la question.
En effet, c’est le 21 septembre 1862, que le Conseil municipal, suite à une nouvelle circulaire préfectorale datée du 21 juillet précédent, adopte une délibération par laquelle il crée une bibliothèque communale.
Il est décidé de :
“1° L’acquisition d’une armoire bibliothèque ;
2° L’ouverture au budget de la commune d’un crédit spécial pour acquisition de livres ;
3° La fixation de la cotisation volontaire à payer chaque mois par les familles pour la fourniture des livres de classe aux enfants“.
Le Conseil ajoute que :
“Vu les dépenses que la commune s’est déjà imposées et les res-sources très restreintes qu’elle possède, il a décidé qu’il serait fait à domicile une sous-cription volontaire pour achat de livres et d’une armoire bibliothèque ; cette souscription s’est montée à 108 fr.55c. qui sont déposés entre les mains de M. le maire“.
La circulaire préfectorale du 21 septembre 1862 faisait suite à un arrêté du Ministre de l’instruction publique et des cultes qui recommandait dès 1860, la création de bibliothèques scolaires dans les écoles communales. Cet arrêté avait deux objets distincts : « 1° le prêt gratuit des livres de clase aux enfants qui suivent les écoles primaires publiques. 2° Le prêt gratuit aux familles des ouvrages qui seront admis dans lesdites bibliothèques ».
Cet arrêté précisait :
“Bien que devant être placées dans les salles d’écoles, et sous la surveillance immédiate des instituteurs, elles seront, par le fait, à la disposition des familles. Elles formeront une collection où tous les habitants de la commune pourront puiser des renseignements pratiques, des notions exactes sur l’histoire du pays, sur l’hygiène, sur les sciences usuelles et l’industrie spéciale à chaque région. Ces collections n’auront donc pas seulement une utilité incontestable pour les enfants et pour les maîtres ; elles présentent, dès à présent, un caractère d’utilité générale“.