À partir de 1850, le Conseil fera chaque fin d’année le choix des pâtres qui assureront le gardiennage des troupeaux pour l’année suivante.
C’est ainsi que le 20 janvier 1850 le maire informe le Conseil « que conformément à l’art.72 du code forestier et aux termes de l’art. 13 de la loi du 18 juillet 1837, il avait nommé comme pâtres des troupeaux des bêtes à cornes qui seront envoyés au pâturage par les usagers de la commune pendant l’exercice 1850, les sieurs Harlez Jean François Lespérance pour le troupeau de Saint Jean aux Bois et Taïe Pierre pour celui de La Brévière et Malassise et qu’il soumettait cette nomination à l’agrément du Conseil.
Cet objet ayant été mis en délibération, le Conseil a déclaré qu’il approuvait le choix desdits pâtres ».
Le 29 décembre 1850, le Conseil désigne les pâtres pour l’exercice 1851, les sieurs Contant Jean Baptiste pour le troupeau de Saint Jean aux Bois et Taïe Pierre pour celui de La Brévière et Malassise.
À partir de 1851 viendra s’ajouter chaque année « un procès-verbal de la marque des bestiaux admis au parcours et appartenant à la commune ».
Lors de sa séance du 19 mars 1854, le Conseil est amené à examiner une lettre de l’inspecteur de la forêt de Compiègne qui :
« … expose que par décision du 13 février 1854, M. l’administrateur général des forêts dispense les habitants de la commune des journées de prestation qui leur sont imposées pour l’usage des pâturages qu’ils jouissent dans la forêt de Compiègne à titre de simple tolérance, à condition que la commune prenne l’engagement de ne réclamer aucune indemnité pour les dégâts causés sur son territoire par les gibiers de la forêt.
Le maire expose qu’à ce sujet, il a fait consulter les divers propriétaires de la commune et que tous sont d’avis de renoncer aux indemnités causées par le gibier de la forêt moyennant qu’ils pourraient gratuitement (jouir) du droit de pâturage dans la forêt et de celui de ramasser le bois mort pour le chauffage.
Le Conseil considérant que les pâturages et le ramassage du bois sec dans la forêt de Compiègne, sont d’un grand secours aux habitants ; que déjà chaque propriétaire préfère renoncer aux indemnités des dégâts causés par les gibiers et jouir du droit de pâturage et de celui de ramasser le bois sec pour son chauffage à titre gratuit et par tolérance ; a été d’avis d’accepter les propositions de M. l’administrateur général des forêts pour toutes les propriétés de la commune“.
Ainsi, après bien des péripéties, cette question semble trouver une solution.
Chaque année sera établie la liste des demandeurs de pâturage, le ou les pâtres seront désignés, le P.V. du marquage dressé et l’autorisation de l’administration donnée. Tous les ans la conservation de Compiègne fixera les limites autorisées pour le pâturage des bêtes à l’intérieur de la forêt. Ces limites ne seront pas forcément les mêmes d’année en année. Elles varieront en fonction des ventes de bois, des plantations nouvelles ou autres raisons.
Les choses iront ainsi jusqu’à la guerre de 1939-1945. Les dernières autorisations conservées dans les archives datent de 1936.
Le troupeau de 150 vaches des années 1830 avait bien diminué au fil du temps ; il tombera à 109 en 1850. À la veille de la guerre de 1870 il est encore de 108 bêtes.
Par décision du 25 août 1881, le Conservateur informe le maire « que l’état actuel de la forêt ne permettra plus de leur continuer la faveur dont ils ont joui jusqu’ici, pour des limites aussi larges que par le passé.
Les listes de pâturage ne devront donc comprendre dorénavant que les habitants pauvres ou peu aisés sous peine de radiation des autres ; le pâturage concédé annuellement à la commune redevant être considéré que comme un simple secours que l’administration se réserve la faculté de délivrer dans la limite des possibilités de la forêt et quand elle le jugera à propos ».
De ce fait le troupeau qui est encore de 102 bêtes en 1880, tombe brusquement à 83 vaches en 1882, puis à 73 en 1884. En 1885, en raison de la diminution des bêtes à emmener paître, les deux troupeaux de La Brévière et St Jean sont réunis en un seul sous la conduite d’un seul pâtre : Alphonse Pollet. En 1903 il est de 45 bêtes et à la veille de la guerre 1914-1918, il n’est plus que de 21 vaches. En 1920, le troupeau se compose de 4 vaches, en 1925 de 9, en 1930 il remonte à 14, mais un seul propriétaire Ernest Picard en possède 12. En 1936 il ne reste plus que Picard avec 14 vaches.