Si Léon Duvauchel exalte lyriquement la forêt de Compiègne, il se souvient avec émotion du lieu d’origine de ses ancêtres, bergers et laboureurs : le Ponthieu de Crécy, et l’Amiénois où bien des jours de son enfance et de sa jeunesse s’écoulèrent.
Toutefois les recherches effectuées sur place afin de trouver trace de ses lointaines racines, et de descendants éventuels, restent vaines à ce jour.
Si l’existence du nom de : Du Vauchel, Duvauchelle et Duvauchel se confirme de 1737 à 1810, il n’y a plus le moindre Duvauchel à Crécy en 1849, selon le répertoire des noms de famille de la Somme publié en 1972.
De nos jours, à notre connaissance, il n’existe aucun habitant de Crécy-en-Ponthieu, qui fasse part d’un quelconque lien avec l’écrivain. Dans l’Amiénois, dans plusieurs localités de la Somme, le nom de Duvauchel est encore présent.
Bien qu’entremêlées, les œuvres de Léon Duvauchel pourraient, pour simplifier, se dissocier en quatre périodes.
La “Parisienne” avec, entre autres, ses poésies : Le Médaillon, Paris et banlieue, … Ses romans et pièces théâtrales : Les horizons de Paris, Le Chapeau Bleu, …
La période “Picarde et Amiénoise” avec : Poèmes de Picardie, L’Hortillonne, Le Tourbier, …
La période “Normandie et Bre-tagne” et Chez Nous, paysages de France, et, celle que nous appellerons “Compiégnoise” avec : La Moussière, Les Faînes, Le Livre d’un Forestier, …
C’est essentiellement de cette période que nous allons traiter. Celle que nous appellerons « De Vaudrampont» et celle « De Saint Jean aux Bois ». Les autres périodes, que nous ne rejetons pas bien au contraire, ne seront citées que pour les besoins du récit à un moment donné.
Léon Duvauchel, né de Jean Louis Duvauchel, épicier, et de Louise Jenny Goualin, avait épousé Louise Perier. Cette union leur donnera une fille Louise Jeanne, née le 19 février 1878 à Paris. Ce sera leur unique enfant.
Son portrait physique ? C’est l’un de ses amis A. Fossé qui le dresse dans « Silhouettes picardes ».
… Taille plutôt petite ; vif, alerte, chevelu comme son maître Théophile Gautier. Sa voix claironne, ses yeux pétillent lorsque rient ses lèvres, – et volontiers elles rient. La main, facilement, se tend. Son abord est cordial, sa conversation abondante et variée, semée de mots, d’aperçus inattendus, de saillies soudaines où voisinent nos parlers imagés et les parisianismes audacieux. Sans viser au pontife, il conseille avec plaisir les jeunes et se plaît à revivre les années d’apprentissage, parfois malaisées. On sent, à l’approcher dans son intimité, au coin du feu, que sa seule et belle ambition, c’est le succès de bon aloi, qui arrive tout de même, sans réclame bruyante, sans tam-tam, à quelques bons ouvriers de lettres, et qui, s’il est long à s’affirmer – ainsi que les cœurs du Nord sont lents à s’ouvrir, – c’est à bon escient qu’il se donne… comme eux en leurs sérieuses sympathies !”
C’est à Vaudrampont que Duvauchel découvrit la forêt. C’est à Vaudrampont que tous les ans à partir de 1876 il s’installa pour passer les mois d’été à battre la forêt, se créer des amitiés avec tous ces gens de la forêt dont il appréciait la compagnie, dont il apprenait tant de choses. Et ceux-là le lui rendait bien.
Des Contant il fait sa famille. De son hôtesse sa seconde mère.
Lui-même raconte :
(à suivre)