Les registres d’état civil (suite)

 

Sur la tenue des registres d’état civil

 

Le 22 fructidor an III (20 août 1795) une circulaire est adressée aux officiers publics du ressort qui les informe de la mise à leur disposition de nouveaux registres “pour constater l’état civil des citoyens pendant le cours de l’an 4 qui va commencer“. La partie la plus importante de cette circulaire concerne les observations faites par le procureur général syndic du  département de l’Oise sur la tenue des registres. ” La plupart des registres qui ont été tenus par les officiers publics de votre district et que vous avez envoyés au département, fourmillent de fautes essentielles” écrit-il.

 

AN-9-MODELES-D-ACTES-1.jpgEn effet à la lecture des registres de Saint Jean nous constatons un manque de rigueur certain dans la rédaction des actes, notamment au niveau de l’orthographe des noms propres.

 

Quant aux prénoms ils ne correspondent pas toujours à ceux de l’acte de naissance. Pour les mariages et les décès par exemple, un seul prénom est donné la plupart du temps, qui n’est souvent que le deuxième, voire le troisième. Quelquefois même est transcrit un prénom usuel n’ayant rien à voir avec les véritables prénoms. Ceci est également vrai pour les parents des enfants qui se marient.

 

Durant de longues années encore ne seront jamais portés sur les actes de décès et de mariages, les dates et lieux de naissance des intéressés.

 

Le 21 septembre 1804 le conseil d’état adopte le modèle des formules des actes de l’état civil.

 

Le 5 janvier 1816 paraît une instruction du préfet sur la tenue des registres de l’état civil.

 

AN-9-MODELES-D-ACTES-2.jpgSi à Saint Jean la rédaction des actes est conforme aux directives précédentes et respecte l’ordre et les termes qu’ils doivent contenir, c’est encore sur le respect de l’orthographe des noms et l’énoncé des prénoms que nous constatons de grandes faiblesses.

 

Aussi le Préfet insiste-t-il sur ce point. Il écrit ainsi : “Si un individu n’est pas inscrit exactement sous les mêmes noms que ceux portés en son acte de naissance ; si même l’orthographe des noms et des prénoms n’est pas la même dans son acte de mariage, ou dans son acte de décès, il en résulte que ce n’est plus en apparence le même individu … Il en est de même lorsque dans un acte de naissance les noms de famille de l’enfant, du père et de la mère ne sont pas correctement écrits. Au bout d’un certain nombre d’années, les traces de l’erreur peuvent être perdues, et la preuve de l’identité des personnes impossible à acquérir.”

 

Et c’est là le principal défaut des actes rédigés par les officiers de l’état civil de St Jean.

 

Ne trouve-t-on pas des Verrier à la naissance devenir Verrière lors du mariage ou du décès, ou l’inverse ; des Laissant devenir Lessent ; des Vivret écrits Viveret ; des Langelez écrits Langelé, etc… Et il y a les prénoms ! Trop d’actes de mariages ou de décès ne respectent pas ceux donnés à la naissance. Nous avons déjà donné suffisamment d’exemples à ce sujet pour qu’il soit inutile d’insister.

 

Dans les faits, cette instruction sera loin de donner des résultats immédiats.

 

Il faut dire que la déclaration des actes, à l’exception des mariages qui eux se déroulaient en général le matin à 10 heures, les naissances et les décès étaient déclarés à l’heure qui convenait aux déclarants (en général en fonction de leur travail). C’est ainsi que l’on trouve des déclarations de naissance ou de décès faites auprès de l’officier d’état civil, généralement le maire, dès 5 heures du matin (nous en avons trouvé quelques unes faites à 4 heures) et le soir jusqu’à 22 heures. Pour le reste de la journée, il n’y avait pas d’heure convenue. C’était selon et les heures portées sur les actes en font foi.

 

1822.jpgL’instruction du Préfet visait à mettre un peu d’ordre à ce sujet.

 

Toutefois les choses semblent encore avoir du mal à se mette en place, puisque le ministre de l’intérieur dans une lettre datée du 22 février 1822 adresse aux préfets la formule de ces actes, qui s’ils sont les mêmes que ceux adoptés en 1804, doivent être rappelés aux maires et aux officiers publics.

 

Malgré tous ces défauts les registres d’état civil sont parvenus jusqu’à nous et permettent ainsi de constater que sur la majorité des familles présentent sur ceux-ci dès l’origine, pratiquement aucune ne subsiste aujourd’hui à Saint Jean. Au fil des recherches généalogiques effectuées par certains de leurs descendants, nous avons parfois la surprise d’apprendre que le nom de ces familles existe toujours, mais bien loin de leur pays d’origine.

 

Ainsi va la vie !


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