Les registres d’état civil (suite)

 

Le cas particulier de La Brévière (suite)

 

Louis Graves* dans son “Précis statistique sur le canton de Compiègne” écrit au sujet de Compiègne : “La ville s’étant accrue par l’influence de la présence presque continuelle des rois, et l’église Saint Germain s’en trouvant séparée après l’établissement des fortifications, il y eut nécessité, à la fin du douzième siècle, de pourvoir aux besoins spirituels de la population. Eudes évêque de Paris, et Hugues abbé de St Denis, commis par le pape Innocent III, proposèrent d’instituer trois paroisses St Germain pour le territoire demeuré en dehors de l’enceinte…” et St Jacques et St Antoine à l’intérieur.

 

Paroisse du Crusifix copie

 

Il poursuit : “Une quatrième paroisse, connue sous le nom de Crucifix (Crucifixus in ecclesia Sancti Cornelii), avait son autel dans l’église de Saint-Corneille. Ce bénéfice, dont le revenu était confondu avec la mense conventuelle, n’avait point de circonscription territoriale ; mais son institution concernait seulement les personnes des fieffés et attachés de l’abbaye ; elle comprenait dans la ville le prieuré de Saint Nicolas le petit, et au dehors, La Brévière…”, entre autres.

 

PAGE 59 - La Brévière-1Le cartulaire de St Corneille nous donne une indication sur l’existence de cette paroisse : “Le pape Adrien IV confirme Guillaume de Flogny, abbé de Saint-Corneille, dans la possession de la collégiale de Saint-Clément, appelée abbaye, de la cure du doyenné ou paroisse du Crucifix,…” (LXXVI, page 143). Un paragraphe très court trouvé dans le compte rendu de la Société historique de Compiègne (Bulletin XXIV 1952, page 100, “Les origines de Compiègne”), nous indique que : “La cure du doyenné ou du Crucifix, connue dès 1155, avait été érigée dans la nef même de l’église de Saint-Corneille”. Un plan établi par Ph. Racinet d’après Carolus Barré, situe cette cure par rapport à la ville. (coloré en rouge)

 

C’est aux archives de la ville de Compiègne que se trouve un registre contenant les actes enregistrés à la Paroisse du Crucifix entre les années 1559 et 1791. Il renferme quelques actes concernant La Brévière, avant 1650, date d’ouverture des registres de St Jean. Mais la plus importante découverte concerne le cahier des actes de l’année 1681 contenant l’ensemble des actes de St Jean. Son intitulé fait référence aux actes concernant les habitants de La Brévière et autres lieux étant en la forêt dudit Compiègne dépendant de ladite cure du Crucifix.

 

REGISTRE-1693-Original-1.jpgÀ l’époque La Brévière étant rattachée à la paroisse du Crucifix rien de surprenant donc d’y trouver des actes de ce hameau, comme nous en avons trouvé quelques-uns entre 1629 et 1632. St Jean par contre, n’était pas rattachée à la paroisse du Crucifix. Pourquoi alors les y avoir regroupés? D’autant qu’ils restent signés par les religieux qui habituellement officiaient à St Jean. L’explication peut être le résultat d’une confusion et d’une erreur de transcription. Avant 1681 c’était le nommé Charpentier qui ouvrait et paraphait les registres. Ce sera encore lui les années suivantes où, sous sa plume, disparaît en 1693, 94, 95 et 1697 la paroisse de Saint Jean en lieu et place d’une paroisse de La Brévière. Nous ne trouvons pas d’autres explications qui nous permettent de comprendre cet épisode curieux dans l’histoire de St Jean.

 

En 1698 le registre reprendra son intitulé de paroisse de St Jean aux Bois.

 

* Louis Graves qui était secrétaire général de la préfecture de l’Oise à écrit les « Précis statistiques » pour tous les cantons du département.


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