Les boulangers (suite)

Extrait d’un article paru dans l’Écho de l’abbatiale, écrit par le chanoine Coulaud qui à cette époque officiait encore dans la paroisse.

 

 

Notre Boulanger prend sa retraite

 

 

L’événement aura lieu le 1er janvier 1985.


Telle est la dernière grande nouvelle du pays.

 

Notre première pensée a été de nous réjouir de ce qu’après tant d’années passées au service des habitants de la commune et des localités voisines, Monsieur et Madame Levert puissent enfin jouir d’un repos si justement mérité.

Une vie de labeur et de dévouement exemplaire qui force le respect et l’estime !

 

Soit.


261.gifMais, (il y a un mais) où trouverons-nous désormais ce pain unique, fabriqué à l’antique, dont la saveur était inégalable, et qui portait en lui comme un parfum de forêt — (Le parfum des chênes, des hêtres qui avaient servi à le cuire).


À Compiègne où tant de boulangers tiennent boutique, l’on trouvait des gens qui clamaient partout :


« Si vous voulez du bon pain, allez à Saint Jean aux Bois »


Quelle publicité pour notre village !

 

Qui nous rendra aussi une épicerie pareille, pittoresque à souhait, où l’on trouvait tout, y compris l’inattendu, mais surtout et toujours, l’accueil aimable, le dévouement égal, à la fois empressé et mesuré, accompagnés des propos sages et discrets de Madame Levert.

 

L’épicerie Levert c’était le point de rencontre de la plupart des habitants du pays, et même d’ailleurs.


On y était informé des dernières nouvelles !


La Gazette de France de Théophraste Renaudot a dû commencer comme cela !

 

P1010061-copie-3.gifCe four qui s’éteint définitivement ; cette flamme que l’on ne verra plus vaciller jusque dans les dernières heures de la nuit ; cette boutique originale et sympathique qui ferme ses portes ; c’est un peu quelque chose de l’âme du village qui s’en va !

 

Qui ne s’en affligerait ?

 

Il nous plaît d’apprendre, chers Monsieur et Madame Levert, que vous avez décidé d’achever vos jours à Saint Jean, où vous comptez tant d’amis.

 

Nous aurons sans doute ainsi plus aisément l’occasion de vous manifester notre gratitude.

 

Bonne et longue retraite, chers Amis.

 

 Ë

 

Dans un message C. et JM. R… nous rappelle une pratique courante à l’époque où n’existaient pas les appareils de cuisson que nous connaissons aujourd’hui : ils nous écrivent « Le dimanche après la dernière fournée il nous arrivait d’apporter un gigot qui cuisait dans l’odeur du pain, un régal avec une cuisson toujours parfaite ! ». Pour les plus anciens d’entre nous qui ne se rappelle pas d’avoir vu leurs parents et grands parents pratiquer de la sorte. Cela se faisait en ville comme à la campagne.

 

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